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Voir aussi : " David et Bethasabée", Le secret du mariage," texte hébreu établi, traduit et présenté par Charles Mopsik aux éditions de l'Eclat, 1994 et 2003.
           

JOSEPH GIKATILA 1248-1325

 



Par Charles Mopsik

 Né à Medinaceli en Castille, il vécut longtemps à Ségovie. D'abord disciple d'Abraham Aboulafia, le chef de file de l'école de kabbale extatique et de mystique philosophique, il s'attacha ensuite à la kabbale théosophique ou kabbale des sefirot dont il devint un des représentants médiévaux les plus estimés. Une partie de son oeuvre hébraïque a été traduite en latin.

Le jardin du noyer (Ginat Egoz) 1274

 Introduction à la pensée du langage et au symbolisme des noms divins, cet ouvrage établit un lien entre la philosophie de Maïmonide et la mystique des lettres et des nombres du Sefer Yetsira. Un des buts de l'auteur est de montrer qu'il existe une alternative prometteuse à la domination de l'aristotélisme maïmonidien sur la tradition révélée. Le premier doit être reçu de manière critique et doit être subordonné à l'enseignement de la seconde. A la fois oeuvre théorique visant la reconquête théologique du terrain intellectuel occupé par la philosophie dominante et somme de mystique linguistique héritée essentiellement d'Abraham Aboulafia, ce livre a pu être, paradoxalement, à l'origine de l'expression célèbre de Spinoza, deus sive natura, à cause de l'équivalence numérique (gématrie) d'Elohim (Dieu) = ha-Téva' (la nature).

Les portes de la lumières (Cha'aré Ora) 1293

 Empruntant quelques éléments de base au néoplatonisme, la source principale de ce livre est l'école de kabbale géronaise, telle qu'elle a été assumée par l'école de kabbale castillane. Véritable manuel de kabbale théosophique, cet ouvrage veut initier à la lecture symbolique des versets bibliques qui sont pris comme renvoyant, chacun, à un aspect particulier de la vie intérieure de la divinité. Tous les mots, noms communs ou noms propres des Ecritures, sont considérés comme étant formés du Tétragramme (YHVH), et constituent le tissu textuel du Nom divin par excellence, décrivant en un récit cryptique qui doit être déchiffré à travers la narration extérieure, les fonctions intimes du cosmos divin dans ses relations avec le monde des anges et le monde humain. Les thèmes traités sont les questions classiques de la pensée religieuse juive : théodiciée, eschatologie, exégèse biblique, prophétisme, culte et destinée d'Israël.

* Ginat Egoz, Hanau, 1615 ; éd. critique, Jérusalem, 1989 ; Cha'aré Ora, 1559, Varsovie, 1883, n.éd. Ben Chlomo, 2 vols., Jérusalem, 1970, trad. latine par Paulus Riccius, Portae Lucis, Augsburg, 1516 ; Cha'aré Tsedeq, 1559, rééd. Jérusalem, 1967 ; Cha'ar ha-Niqoud, 1601 ; Sodot, dans No'am Elimelekh, Lvov, 1817 ; Sod Youd-Guimel Middot, dans Scholem, Kitvé Yad ba-Kabbalah, Jérusalem, 1930.

* A. Altmann, Kiryat Sefer, 40, 1965 ; S. Blickstein, Between Philosophy and Mysticism : A Study of the Philosophical-Qabbalistic Writings of Joseph Giqatila, thèse doctorale, Jewish Theological Seminary, 1983 ; A. Farber, "Haqdamat Giqatila le-Sefer Ginat Egoz", Jerusalem Studies in Jewish Thought, 1, 1981 ; idem, "Iqvotav chel Sefer ha-Zohar be-Kitvé R. Yosef Giqatila", Alei Sefer 9, 1981 ; E. Gottlieb, Tarbiz 39, 1970 ; idem, Mehqarim be-Sifrout ha-Qabbalah, Tel Aviv, 1976 ; M. Idel, Maïmonide et la mystique juive, Paris, Le Cerf, 1991 ; C. Mopsik, Lettre sur la sainteté, Lagrasse, Verdier, 1986 ; S. Sachs, Ha-Yonah, 1850 ;  G. Scholem, in Sefer ha-Yovel le-Ya'akov Freimann, 1937 ; G. Weiler, Hebrew Union College, 37, 1966.

Maïmonide, Aboulafia, Moïse de Léon, Cordovéro - II : Judaïsme, Kabbale, Zohar.

Charles Mopsik


 

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