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L'EPITRE DES SEPT VOIES [Chéva nétivot ha-Torah].
Traité du cabaliste juif espagnol Abraham Aboulafia* (1240-1292) publié
en 1854. Cet écrit occasionnel, l'un des rares ouvrages d'Aboulfia qui
ait été imprimé, est important pour comprendre la pensée de celui qui
fut le fondateur de la cabale prophétique. Il y décrit les diverses
méthodes d'interprétation et d'exégèse des Ecritures. La plus élevée
est celle de la cabale des lettres. Par une méthode spéciale de
combinaison des lettres hébraïques considérées comme un support visuel
favorisant l'extase mystique et l'union avec l'Intellect Agent ou la
Divinité, Aboulafia propose de parvenir au degré de la connaissance
prophétique qui permet un accés direct à la vérité religieuse tout en
se passant des Ecritures canoniques dans leur forme établie, puisque le
prophète se situe en amont de l'Ecriture sainte et qu'il peut parvenir
jusqu'à sa matrice céleste. Il écrit par exemple : "Les lettres ont une
triple signification et elles sont les instruments les plus appropriées
qui aident l'âme, grâce à leur combinaison, à actualiser ses
virtualités plus aisément qu'avec tout autre moyen" (p. 19). Dieu
lui-même a choisi l'hébreu comme la langue de la prophétie. Langue
parfaite qui émane de l'Intellect divin, elle est en accord avec la
nature et elle comprend en elle-même les "soixante-dix langues", à
savoir toutes les langues de l'univers. La maîtrise des possibilités
mystiques inhérentes à cette langue conduit à la béatitude et à un
savoir total.
- T.F. Ed. de l'Eclat, 1985.
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