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MOÏSE DE LEON.
Cabaliste castillan né en 1240 à Léon, mort en 1305 à Arévalo, il a été
surtout connu pour la controverse sur le Zohar dont la rédaction ou
l'édition lui fut attribuée. Mais il a été un auteur fécond dont
l'oeuvre hébraïque comprend plus d'une dizaine d'ouvrages. Son
itinéraire intellectuel le conduisit à s'intéresser d'abord à la
philosophie (Maïmonide, Aristote et le néoplatonisme) et à la mystique
du langage dans laquelle il voit les fondements d'une ontologie
hébraïque enfin indépendante de l'héritage grec. Mais il se tourne
ensuite vers la théosophie par laquelle il pourra davantage encore
s'affranchir des limites imposées à la pensée juive de l'époque par la
vision du monde aristotélicien. Cette “théosophie” cabalistique
comporte à la fois une contemplation des dix émanations divines ou
sefirot et une pratique théurgique visant à exercer une influence sur
elles. Outre le Zohar, plusieurs écrits pseudépigraphiques lui ont été
attribués par la critique moderne qui reconnaît en ce cabaliste
espagnol une figure singulière de l'histoire de la littérature
religieuse. Douée d'une prodigieuse inventivité et d'une imagination
hors paire, cet auteur est sans doute l'un des théosophes juifs le plus
important du Moyen Âge. Plus que tout autre, il a développé une
eschatologie de l'âme riche, complexe et audacieuse. Les peintures de
la résurrection des morts qu'il compose dans ses écrits comptent parmi
les plus détaillées que nous a léguées la littérature hébraïque
médiévale. Bien qu'à titre d'auteur du Zohar (attribution toujours
sujette à discussion), il ait bénéficié de l'intérêt des chercheurs,
son oeuvre attend encore une monographie conséquente.
Les écrits :
Or Zarou'a, "La lumière semée" (vers 1274). Édition critique par A. Altmann, Qovez 'al Yad, n.s., 9, 1980, p. 219-293.
Sod ha-Etsba'ot, "Le secret des doigts", édité par Daniel Abrams dans
sa thèse intitulée "The Book of Illumination" of R. Jacob ben Jacob
ha-Cohen: A Synoptic Edition From Various Manuscripts, Ann Arbor,
U.M.I., 1993.
Fragment sans titre. Ms. Munich, 47, fol. 335b-404b.
Chochan 'Edout, "La rose du témoignage" (1286). Édition critique par G. Scholem, Qovez 'al Yad, n.s., 8, 1975, p. 325-370.
Cheélot ou-Techouvot, "Questions et réponses". Cheélot ou-Techouvot
be'Inyenei Qabbalah, éd. I. Tishby, Qovez 'al Yad, n.s., 4, 1950, p.
15-38 ; réimprimé avec des additions dans I. Tishby, Studies in
Kabbalah and its Branches, I, Jérusalem, 1982, I, p. 36-75.
Sod Esser Sefirot Belimah, "Le secret des dix sefirot belimah". Édition
critique par G. Scholem, Qovez 'al Yad, n.s., 8, 1975, p. 371-384.
Sefer ha-Rimon, "Le livre de la grenade" (1287), appelé aussi Sefer
Ta'amé ha-Mitsvot ("Le livre des raisons des commandements"). The Book
of the Pomegranate, édition critique par E. Wolfson, Brown Judaic
Studies, Atlanta, Géorgie, Scholar Press, 1988.
Nefech ha-Hakhamah, "L'âme intelligente", appelé aussi Sefer
ha-Michqal, "Le livre de la balance" (1290). Suivi d'une série
d'explications de secrets des commandements (Sodot), Basle, 1608. Une
nouvelle édition de cet ouvrage a été publiée sous le titre Sefer
ha-Michqal, " Le livre de la balance ", édition critique par J.
Wijnhoven, Ph. D. thesis, Brandeis University, 1964.
Cheqel ha-Qodech, "Le sicle du sanctuaire" (1292). Édité par A. W.
Greenup, Londres, 1911, sous l'intitulé suivant : The Shekel-Hak-Kodesh
of Moses de Leon, edited for the first time, with marginal references.
Une édition critique annotée de cet ouvrage a été publiée par Charles
Mopsik, sous le titre suivant : R. Moses de Leon, Sefer Sheqel
ha-Qodesh, Los Angeles, Cherub Press, 1996. Une traduction française a
été publiée par le même aux éditions Verdier, Collection Les Dix
Paroles, Lagrasse, 1996.
Michkan ha-'Edout, "Le tabernacle du témoignage" (1293). Une édition
critique est en préparation sous la direction de Paul Fenton.
Cha'ar Yessod ha-Merkavah, "Le portique du fondement du char". Une
édition critique préparée par Michal Oron est annoncée aux éditions
Cherub Press.
Maskiyot Kessef, "Les garnitures d'argent" (ap. 1293). Édité par J. Wijnhoven, M.A. thesis, Brandeis University, 1961.
Sodot (secrets) sur divers sujets, préservés dans Ms. Vatican 428 et
Ms. Schoken 14. Un fragment concernant la physiognomonie en a été
publié par Scholem dans Sefer Assaf, éd. Cassuto, Klausner, Guttman,
Jérusalem, Mossad ha-Rav Kook, 1953, p. 492-495.
Commentaire sur la prière, redécouvert par Moché Idel, dont un passage
a été publié par lui dans "À propos de la méditation de la prière des
dix-huit bénédictions chez Rabbi Isaac l'Aveugle" (en hébreu), dans
Messouot, Recherches sur la littérature de la cabale et la pensée juive
dédiées à la mémoire du professeur Ephraïm Gottlieb (en hébreu), éd.
par Mikhal Oron et Amos Goldreich, Mossad Bialiq, Jérusalem, 1994, p.
25-52.
Écrits pseudépigraphiques attribués à R. Moïse de Léon, hormis le Zohar :
Tsavaot Rabbi Eliézer ha-Gadol, "Testament de Rabbi Eliézer le Grand".
Dans Pirqé Rabbi Eliézer, édition Echkol, Jérusalem, 1973, p. 217-225.
Seder Gan Eden, "Agencement du jardin d'Éden". Édité par A. Jellinek,
Beit ha-Midrach, vol. III, p. 131-140 ; trad. française dans le tome I
de notre traduction du Zohar, p. 487-498.
Commentaire sur la prière 'Aleynou attribué à Haï Gaon . Édité par
Elliot Wolfson, dans "Hai Gaon's Letter and Commentary on 'Aleynu :
Further evidence of Moses de Leon's pseudepigraphic activity", The
Jewish Quarterly Review, LXXXI, n. 3-4, 1991, p. 365-409.
Écrits perdus mentionnés par Moïse de Léon :
Cha'aré Tsédeq ("Les portes de la justice"). Commentaire sur l'Ecclésiaste.
Sefer ha-Pardés ("Le livre du Verger"), commentaire sur des parties du Pentateuque d'après quatre niveaux de sens.
Tappouhé Zahav ("Les pommes d'or"), commentaire sur la prière.
D'autres écrits, aujourd'hui perdus, ont été mentionnés par d'autres
auteurs : un Commentaire sur le Cantique des Cantiques, une polémique
contre les karaïtes.
C. M.
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