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JOSEPH
GIKATILA. Cabaliste castillan né à Medinaceli en 1248, mort vers 1325.
Il vécut de nombreuses années à Ségovie et entre 1272 et 1274 il étudia
la cabale des lettres sous l'égide de R. Abraham Aboulafia qui le
considérait comme son meilleur élève. Il peut être considéré comme l'un
des écrivains les plus doués de son temps. Son premier ouvrage, Le
jardin du noyer (Guinat Egoz), publié en 1615, porte la marque de cet
enseignement. Il combine la mystique symbolique de l'alphabet hébreu et
des point-voyelles, des spéculations sur les noms divins, avec une
doctrine des sefirot (les dix nombres primordiaux du Livre de la
Création) de type philosophique, qui les identifie avec les
"Intelligences" de l'aristotélisme de Maïmonide. On lui doit un
commentaire mystico-philosophique sur le Guide des Egarés, un
commentaire sur le Cantique des Cantiques et sur la vision d'Ezéchiel
ainsi que des poèmes mystiques. Il est l'auteur d'un nombre important
d'ouvrages et d'opuscules consacrés aux diverses branches de la cabale.
Dans un deuxième temps, il épousa la cause de la cabale théosophique,
celle que l'Ecole du Zohar et Moïse de Léon diffusèrent avec brio. Il
rédigea dans la veine de ce courant Les portes de la justice (Cha'aré
Tsedeq), publié en 1559, qui explique le système des sefirot, et
surtout Les portes de la lumière (Cha'aré Ora) qui devint un grand
classique.
Traduction anglaise : Gates of light = Sha'are orah, San Francisco, HarperCollins, 1994.
C. M.
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